Premiers pas en Bolivie – La Paz

Lors de ma petite excursion dans le Pantanal, j’étais déjà allée faire un tour du côté de la frontière bolivienne. Ce qui m’avait tout de suite marqué, c’était la différence des personnes : il suffit de franchir la frontière pour se retrouver d’un coup face une multitude de petits gens améridiens (ce qui est relativement étrange car du côté brésilien, il n’y en a quasiment aucuns… Là on se rend compte que les frontières sont beaucoup moins perméables qu’en Europe). Ainsi, lors de ma seconde excursion en terre bolivienne, même choc : les boliviens sont très différents des brésiliens. Petits, les cheveux et yeux très foncés, le teint un peu bronzé. En gros, des personnes issues du métissages entre amérindiens et espagnols il y a des centaines d’années mais dont le pays a été par la suite relativement « épargné » les  par les migrations étrangers. Pour moi et mon manque de physionomie absolu, c’était compliqué : ils se ressemblent tous !

Le ton a donc été donné dès le début : je m’apprêtais à entrer dans un pays très traditionnel dans le sens où peu influencé par la mondialisation (au niveau de la nourriture, des modes de vie, des tenues vestimentaires, de la musique… surtout de la musique…). Oui, en arrivant à l’aéroport de La Paz, on a directement eu le droit à la douce musique andine à base de flute de pan et… de flute de pan. Je croyais que c’était pour les touristes mais non, je n’allais pas tarder à découvrir que c’est vraiment la musique que les locaux écoutent à longueur de journée (j’avoue, à force, ça tape un peu sur le système car c’est toujours la même chose). Et puis en parallèle, à partir du moment où je suis entrée dans mon premier avion, tout le monde sans exception parlait espagnol (aucun touriste ni brésilien…). Je n’avais donc pas le choix, l’espagnol allait maintenant être de rigueur. Dépaysement absolu alors que je n’avais même pas encore quitté l’aéroport.

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Et puis, pour me souhaiter la bienvenue, la Bolivie a décidé de ne pas accepter mes cartes bancaires. Avant d’arriver à La Paz, j’ai fait une escale à Santa Cruz (ville de l’intérieur de la Bolivie). Ayant un petit creux et n’ayant pas de bolivianos (la monnaie bolivienne), je me dirige dès mon arrivée dans ce nouveau pays vers un distributeur. J’essaye ma première carte. Echec. Ma deuxième. Echec. Ma première de nouveau. Echec. Rebelote avec un autre distributeur. Echec. Avec un troisième distributeur. Echec. Là, j’ai commencé à me dire qu’il y avait un problème. Quelques personnes sont venues me parler pour essayer de m’aider mais rien à faire, les distributeurs refusaient de me donner des sous. Sans trop paniquer, je me suis dis qu’une fois arrivée à La Paz (la capitale), j’aurais sûrement accès à des distributeurs internationaux (car je ne connaissais aucune des banques présentes à Santa Cruz). Que nenni. Toujours aucun distributeur familier et fonctionnant avec mes cartes à la Paz. On m’avait dit que la Bolivie se tenait volontairement à l’écart de la mondialisation et était très anti-américaniste mais à ce point… Mais c’est à ce moment que j’ai commencé à remarquer la présence de mon ange gardien. Ce n’est pas le premier voyage que je fais toute seule et je n’ai jamais l’habitude de partir avec du liquide ou des devises. Je prévois toujours de retirer en arrivant sur place . Jamais. Mais cette fois, je ne sais pas pourquoi, je me suis dit qu’il serait peut-être judicieux de partir avec un peu de reals, on ne sait jamais. Cet acte m’a bel et bien sauvé la vie car je suis arrivée à l’aéroport de La Paz, seule, sans un boliviano et sans moyen de retirer. Je me suis précipitée dans le bureau de change pour changer tous les reals que j’avais en ma possession (soit environ 30euros…). D’ailleurs la dame très peu aimable a presque refusé de faire le changement de devises car je lui ai tendu le peu de petits billets que j’avais, tous froissés (billets de personne bourrée comme disent les Brésiliens). Après presque 20 minutes de négociation en espagnol pour lui expliquer que si elle ne me donnait pas de bolivianos, j’allais rester coincée à jamais dans l’aéroport et éventuellement mourir de faim, elle a accepté. Me voilà donc sauvée,  en possession de 180 bolivianos !

Et là, j’ai fait une rencontre incroyable. A côté du bureau de change, il y avait une toute petite pièce recouverte de photos qui servait d’office de tourisme. N’ayant encore aucune idée de ce que j’allais faire à La Paz, de comment rejoindre le centre ni même d’où j’allais dormir ce soir (oui oui je suis très organisée comme fille), je me suis dit qu’aller y faire un tour ne serait pas trop. C’est là je suis tombée sur un petit gars, d’une trentaine d’années, adorable. On a papoté pendant plus d’une heure sur la Paz mais aussi sur la Bolivie et il était visiblement très remonté contre le président actuel Evo Morales (dont je vous parlerai plus amplement bientôt). C’était extrêmement intéressant et alors que je n’avais toujours pas quitté l’aéroport, j’avais l’impression de déjà bien connaître le pays.

Fun fact de La Paz : Situé à 4000m d’altitude, El Alto est le seul aéroport 4×4 du monde. L’oxygène se faisant rare à une telle altitude, la portance est plus faible qu’au niveau de la mer et la piste d’atterrissage et de décollage a donc du être allongée histoire que l’avion ait le temps de freiner et de décoller (ça peut être pratique).

Faute de bus circulant à minuit depuis l’aéroport (j’aurai du m’en douter), j’ai du prendre un taxi et donc laisser s’échapper une grande partie de ma fortune si précieusement gagnée. La vue depuis la route qui relie l’aéroport au centre de la ville est juste incroyable : l’aéroport étant sur un plateau 400m plus haut que le centre ville, il faut descendre le long de la montagne pour rejoindre le centre. C’est là que j’ai vraiment réalisé ce qu’était La Paz : la plus haute capitale du monde à près de 4000m. C’est une ville de 2 millions d’habitants, perchée dans la Cordillère des Andes. De nuit, j’avais l’impression que le ciel étoilé se reflétait dans la montagne avec toutes les lumières de la ville. J’étais vraiment émerveillée et ça faisait rire le chauffeur de taxi. J’avais déjà eu l’occasion de voir un peu les sommets enneigés depuis l’avion (c’était d’ailleurs vraiment magnifique), mais là, c’était juste surréaliste. Et puis, en voyant mon intérêt, le chauffeur de taxi a décidé de s’improviser guide touristique donc il me parlait de la ville, me racontait l’histoire des différents quartiers qu’on traversait. C’était bien cool jusqu’au moment où il m’a expliqué que du coup la course allait être plus chère car il pensait que mon hostel était en bas de la rue alors que c’était en haut de la rue (j’ai refait le chemin le lendemain à pied, les deux points étaient séparés de seulement 400m…). Ha, oui car en Bolivie comme au Pérou, pas de compteurs de taxi, il faut négocier le prix avant d’entrer dans le véhicule (pas très pratique quand on a aucune idée des distances ni des prix pratiqués). J’ai rapidement compté mes billets pour me rendre compte que si j’acceptais l’augmentation, je pourrais survivre à peine 2 jours dans cette ville (car à ce stade, je ne savais toujours pas comment obtenir du cash). S’en est donc suivie une conversation assez mouvementée en espagnol à 11h du soir, dans les rues de La Paz, pour lui faire comprendre que je ne pouvais pas payer plus que le prix prévu initialement. Au bout d’un moment, il a compris que je ne céderai pas et il est parti.

Je n’ai eu qu’à marcher quelques pas dans cette nouvelle vie et je me sentais déjà sur une autre planète. Les rues grouillaient de monde et étaient presque effrayante car moyennement éclairées par les quelques néons des petits stands du marché de nuit. On y vendait de tout : des fringues, de l’électroménager mais aussi (et surtout) de la bouffe. C’était très étrange car les stands pour manger étaient de toutes petites baraques faites de bric et de broc avec chacune une table et deux bancs et devant une petite mamie qui faisait cuire sa viande et ses patates dans un espèce de gros wok. Les gens qui y étaient attablés  me semblaient être pour la plupart des ouvriers de l’usine d’à côté. Manger avec eux étaient assez lunaire : certains ne faisaient que me regarder avec leurs grands yeux noirs, d’autres plus aventureux ont entamé la conversation. La première réflexion qu’ils m’ont fait c’est : pourquoi tu es toute seule ? J’ai bien senti qu’ils ont eu du mal à comprendre le fait que je voyage seule. Ils me parlaient de leur président (c’est devenu mon sujet de conversation numéro 1 avec les gens que je croisais), je leur racontais comment était ma vie en France et au Brésil. Mon espagnol était très approximatif mais on arrivait à communiquer. J’ai dû rester une heure attablée sur ce bout de bois au milieu de la rue avec ces petits hommes en bleu de travail. La nourriture était très basique : une saucisse d’abats, patates et riz. Ce n’était pas incroyablement bon mais le plat, très copieux, m’a coûtée  à peine 50 cents d’euros. Rien à voir avec les prix brésiliens. Je suis rentrée vers 1h du matin dans mon hostel, croyant rêvée tant le choc culturel était important. Avant de me coucher, j’ai eu a chance de découvrir depuis ma chambre une vue imprenable sur la ville et sur ses collines, éclairées de petites lumières qui leur donnaient l’allure d’un ciel étoilé. Dès ma première soirée, j’étais déjà aux anges.

Ce qui était aussi très appréciable c’est que tous les matins, j’avais le droit dans mon hostel à un petit déjeuner bolivien au dernier étage de l’immeuble, avec une vue encore une fois  imprenable sur toute la ville. Pour commencer la journée, on a vu pire.

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Topographie

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Les journées qui ont suivi ont été consacrées à la découverte de la ville et de ses environs.  Pour vous situer un peu, La Paz a élu domicile dans un immense canyon aride au coeur de la cordillère des Andes. Alors que le centre de la ville se trouve dans le creux du canyon, la plupart des quartiers populaires se situent sur les flancs de colline ou sur le plateau. Cela explique l’altitude très variable de la ville, allant de 3 200m à 4 000m. Et puis, cette chaine de montagnes rocheuses au sein duquel se trouve la capitale est rendue encore plus belle par le présence du Mont enneigé Illimani qui domine la ville avec ses 5000m d’altitude.

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Du fait de cet important dénivelé, il y a des téléfériques un peu partout dans la ville pour rejoindre les hauteurs. Et honnêtement, la vue de l’agglomération depuis ces téléfériques est juste surréaliste. On a un peu l’impression que la ville est une immense favéla, faite d’habitations en taule et en briques rouges. Le dernier étage d’une maison sur deux est d’ailleurs en construction, ce qui donne un air d’inachevé à la ville (étrange pour une capitale). Arrivée sur les hauts plateaux, je me suis retrouvée plongée dans un autre monde : même si le centre n’était pas particulièrement clinquant et organisé, les hauts quartiers sont clairement beaucoup plus populaires et désorganisés. Les gens sont différents aussi, leurs traits indiens sont davantage marqués. Mais ce qui m’a le plus marqué, c’est le changement de conditions climatiques : il fait sensiblement plus froid mais surtout, on sent vraiment que l’air se fait rare et que la pression a changé (en même temps, ces téléfériques nous font gravir 800m en quelques minutes). Avant d’arriver à La Paz, tout le monde m’avait mise en garde contre le mal d’altitude (soroche en espagnol) : passer du niveau de la mer à près de 4000m d’altitude en quelques heures, ce n’est pas forcément évident à gérer. Globalement les symptômes sont les suivants : compression des poumons, fatigue intense pour le moindre effort physique (quand la ville n’est constituée que de collines c’est pratique…), nausées, vertige, maux de tête, insomnie… D’ailleurs, dans l’aéroport de La Paz, juste en face des portes de débarquement, il y a un poste de secours spécial ‘soroche’, avec lits et bombonnes d’oxygène. Ca a le mérite de te mettre directement dans l’ambiance. Dans mon hostel, il y avait des argentins qui sont restés un jour cloué au lit en arrivant à  cause de leur nausées et maux de tête… Par chance, à part un peu de difficulté à respirer, je n’ai rien ressenti dans le centre de La Paz (là où je passais le plus clair de mon temps). Mais en arrivant sur les hauteurs de la ville, donc 800m plus haut, j’ai commencé à me sentir mal. Cette sensation était vraiment étrange, de savoir qu’à certains endroits de la ville, je pouvais me sentir parfaitement bien et à d’autres non (surtout que sur le plan, les dénivelés ne sont pas indiqués donc c’est la surprise à chaque fois que je veux me rendre à un nouvel endroit : va-t-il y avoir une montée de la mort en chemin ? deux ? ). L’avantage de ce fort différentiel d’altitudes est qu’il y a un peu partout des points de vue incroyable sur la ville.

L’une des autres conséquences de cette haute altitude, c’est qu’en pleine journée il fait très chaud mais surtout que le soleil tape particulièrement fort. Quand je me baladais dans la rue, je voyais tous les gens se couvrir de vêtements de la tête au pied et ils se protégeaient le visage avec leur main quand ils n’avaient pas de chapeau. Plus bizarre encore, les gens se mettaient assis sur les bancs à l’envers, c’est à dire le visage posé sur le dossier du banc, pour tourner le dos au soleil. Parallèlement, j’étais en t-shirt sans crème soleil. Je me disais qu’ils étaient peut être comme les asiatiques à ne pas vouloir bronzer. Que nenni. C’est juste que si tu ne fais pas ça, tu crames. Je pense qu’à cette altitude, l’atmosphère ne doit clairement pas protéger aussi des rayons du soleil. Heureusement, en comprenant cela, j’ai toute de suite mis de la crème soleil car à la fin de la journée, je me suis rendue compte que mes mains étaient cramées (le seul endroit où j’avais oublié d’en mettre). Cette situation m’a d’ailleurs fait penser à cet endroit au Chili, également dans la Cordillère des Andes, qui est menacé par le trou dans la couche d’ozone qui s’y trouve. En gros, là bas, d’octobre à janvier, le soleil brûle littéralement la peau des gens qui s’y expose  (sachant que les enfants sont particulièrement vulnérables).

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Un peuple atypique

Comme je l’ai déjà un peu évoqué, les boliviens sont très différents de tous les peuples que j’ai peu rencontré dans ma vie. C’est un pays qui semble s’être développé en marge du reste du monde et des vagues migratoires (le fait que la Bolivie n’est pas d’accès à la mer et se situe dans les montagnes y est pour beaucoup). Ca se rend rapidement en jetant un coup d’oeil à sa population. Le peuple bolivien est né d’un métissage entre les indiens et les colons espagnols, et c’est un peu près tout. Les traits indiens sont donc encore très marquées au sein de la population : yeux noirs et plissés, cheveux ébènes, teint basané, de petite taille… D’ailleurs, j’ai trouvé qu’il y avait peu de différence entre les traits féminins et masculins. De la même façon, j’ai eu beaucoup de mal à estimer l’âge des gens : j’avais l’impression que les gens que je croisais pouvaient avoir 30 ans comme 50 ans parfois. Pour moi qui suit incroyablement non physionomiste, c’était compliqué. Par contre, le style vestimentaire est très genré (s’est à dire très différentié d’un sexe à l’autre) : les femmes ont de longues tresses noires jusque dans le bas du dos, qu’elles attachent à l’extrémité avec des rajouts de laine et des pompons colorés. Elles portent de longues jupes à plis (polar) et de multiples jupons qui donnent de l’épaisseur à la jupe (on a donc vraiment l’impression qu’elles sont toutes énormes alors que pas forcément). En dessous de toutes ces couches, elles mettent un épais legging en laine avec des petites sandalettes coloré (manta) se finissant par des longues franges. Le plus surprenant, c’est qu’elles portent pour la plupart un chapeau melon marron ou noir en feutre qui semblent tenir magiquement sur leur tête. Pour avoir la tenue complète, il ne faut pas oublier le grand morceau de tissu à rayures (aguayo) qu’elles attachent sur leurs épaules et qui leur sert pour tout : sac à main, fourre-tout, sac de course et même parfois porte bébé (si si je vous promets). Ce style vestimentaire est celui des cholas, les femmes aymara (peuple indigène descendant des Incas qui possède sa propre langue du même nom, encore très largement utilisée) et même si ça fait très cliqué, ce n’est pas juste folklorique ou pour les touristes. Bien au contraire, je n’ai pas croisé tant que de femmes habillées à l’occidentale lors de mes quelques semaines en Bolivie (et cela même dans la capitale). C’est réellement la tenue de tous les jours d’une bonne partie des boliviennes.

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Ce qui m’a également frappée, c’est que les bonnes femmes, qui ont souvent plus d’une cinquantaine voire soixantaine d’années, n’ont aucun cheveux blancs. J’ai l’impression qu’elles gardent leur cheveux noirs ébène toute leur vie. C’est la même chose pour les hommes qui n’ont eux aussi que très peu de cheveux blancs.

Les hommes ont moins de codes vestimentaires : ils s’habillent très simplement, avec des vêtements en laine souvent noir ou marron.

Je me suis ainsi retrouvée plongée au sein d’une masse humaine très homogène où les gens ne se distinguent ni par leur trait physique ni par leur style vestimentaire. Je n’ai pas besoin de vous faire un dessin, avec mes habits de sports quechua moulants et colorés, mes longs cheveux blonds et mes yeux bleus, je sortais du lot. Mais ce qui était drôle c’est que tous les gens que je croisais me regardaient timidement quelques secondes avant de baisser la tête (rien à avoir avec le regard insistant des brésiliens qui vont jusqu’à se retourner sur toi quand tu marches dans la rue). Même s’il y avait d’autres touristes dans la capitale, nous n’étions pas nombreux et les habitants locaux restaient donc très intrigués par notre présence et notre allure. Très peu de personnes osaient me parler ou me poser des questions mais les peu de fois où j’ai engagé des conversations un peu plus approfondies avec certains boliviens, ils se sont révélés très bien viellants et intéressés par ce que j’avais à leur dire, et enchainaient souvent par des anecdotes personnelles. J’ai tout de suite trouvé ce peuple très simple mais pourtant très sympathique.

La ville aux mille marchés 

Autre trait caractéristique de La Paz : toutes ses rues semblent remplies de marché et cela de jour comme de nuit. On y trouve de tout : des fruits, des légumes, des épices, de la viande mais aussi des vêtements, des outils, de l’électronique, des matériaux de construction,… En réalité, cela n’est pas surprenant car je compte sur les doigts de la main le nombre de supermarché que j’ai croisé en Bolivie (et encore, quand je dis supermarché, je parle de magasin pas plus grand qu’un petit casino). J’ai eu l’impression de me retrouver plongée plus d’un demi-siècle en arrière, quand chaque produit s’achetait dans des boutiques différentes : la viande chez le boucher, les fruits et légumes chez le primeur, les chaussures chez le cordonnier,… C’était vraiment super intéressant à voir.

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Bon honnêtement, on trouvait aussi des trucs très bizarres dans ces marchés… Par exemple, un matin, je me suis retrouvée nez à nez avec une dizaine de foetus de lamas pendus à une échoppe. En voyant ma stupeur, la petite vendeuse m’a expliquée que les foetus de lamas sont considérés comme des porte-bonheur en Bolivie et qu’ils sont utilisés comme offrande à la déesse-terre Pachamama. Le plus souvent, ils sont enterrés sous les maisons, voire intégrés à la fondation de la bâtisse pour garantir au foyer bonne fortune et protection de la Pachamama. D’ailleurs, j’ai trouvé pour la première fois ces foetus au marché des Sorcières de la ville, ce n’est donc pas très étonnant…

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Cette accumulation de marchés crée un chaos urbain assez indescriptible. Les rues sont remplies de petits stands qui s’étalent sur les trottoirs et sur la chaussée, se faisant et se défaisant tous les jours. J’y ai un peu retrouvé l’ambiance des souks de Marrakech mais à l’échelle d’une capitale toute entière. Les gens y grouillent avec leurs énormes sacs colorés sur le dos et les vendeurs se faufilent dans cette foule avec leurs énormes brouettes rouillées ou leur mulets. D’ailleurs, pour découvrir ce nouvel univers un peu fou, j’ai décidé de déambuler aléatoirement sans trop me préoccuper d’où j’allais… C’était cool car je me suis retrouvée dans des petites rues où aucun touriste ne semblait avoir mis les pieds avant moi à en juger par le regard des gens. Ce qui était moins cool c’est que je me suis vraiment perdue et quand j’ai voulu voir où j’étais, je me suis rendue compte qu’il n’y avait aucun nom de rue inscrit sur les murs et que les habitants du quartier parlaient plus quechua ou aymara qu’espagnol. En soi, ce n’est pas très grave mais j’ai quand même mis une bonne heure pour retrouver mon chemin (au centre d’une capitale, c’est quand même fou!). La bonne nouvelle de cette histoire, c’est qu’en me perdant, je suis tombée sur un petit marché local de produits en laine d’alpaga venant des hauteurs de la ville et j’ai donc pu acheter mon premier pull en alpaga 😀 (oui oui, ça me sera très utile à Rio).

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Cette ville est donc pour le moins atypique et semble vraiment être coupée du monde. Je m’en suis rendue compte rapidement dès mon arrivée quand aucune de mes cartes bancaires n’étaient acceptées mais aussi en déambulant dans les rues lorsque je ne reconnaissais aucun nom de magasins ou de banques. C’est simple, il y a très très peu de magasins franchisés. La plupart des magasins sont des petites boutiques tenues par des familles et qui n’appartiennent à aucun grand groupe.  Et le peu de franchises que j’ai pu remarquer sont presque exclusivement boliviennes (donc inconnues pour moi). Durant mon séjour dans le pays, je n’ai croisé comme enseigne connue que Subway et Burger King (pour vous donner un exemple, il n’y a pas de Mc Donald’s en Bolivie…). Je pense que le fait qu’il n’y ait que très peu de franchises internationales est entre autres le résultat de la politique alter-mondialiste et anti-américaniste menée par le Président Evo Morales. Dans cette optique allter-mondialiste, la grosse horloge du Parlement bolivien tourne dans le sens inverse. Cet acte symbolique a pour but de renier les pratiques imposées par le Nord aux états du sud. Impulsée par le Evo Morales, cette action vise à redonner son identité au peuple bolivien en s’opposant symboliquement à « l’impérialisme occidental » (car dans l’hémisphère Sud, les cadrans solaires tournent bien dans le sens inverse). Je vais bientôt consacrer une partie d’article au Président Evo Morales car c’est un personnage pour le moins intéressant et surprenant, d’une part parce qu’il est le premier président amérindien à réellement prendre en compte les revendications sociales et culturelles des populations indigènes  sur le continent américain et d’autres part car il vient de tenter récemment de briguer un 4ème mandat présidentielle à coup de referendum (pas très démocratique tout ça). Mais chaque chose en son temps, je vous raconterai tout ça un peu plus tard.

A côté de ces marchés, il y a quand même des quartiers qui ressemblent plus à des quartiers occidentaux avec des hauts immeubles et des petits bars hipsters. A Sopocachi, j’avais un peu l’impression d’être aux Etats-Unis. Au contraire du centre, les personnes dans la rue étaient habillées à l’occidentale, en jeans ou en costard. Les immeubles étaient relativement modernes et les rues très propres (ce qui changent des rues du centre où l’installation permanentes des marchés s’accompagnaient d’une quantité de déchet à peine croyable). D’ailleurs, dans ce quartier, alors que j’étais assise sur une rambarde d’un belvédère pour admirer la rue et profiter de la fanfare militaire qui jouaient un peu plus bas  dans le quartier, j’ai rencontré un hippie argentin super cool. Il avait tout plaqué dans son pays d’origine, vendu sa voiture et plus globalement tout ce qu’il possédait, pour aller découvrir son continent qu’il ne connaissait pas. Il m’expliquait qu’il vendait des petits objets en ferraille pour avoir une petite entrée d’argent tous les mois. Ca m’a fait rire car c’est vraiment le genre de gars que je croise dans la rue, qui vendent des conneries, avec leur sac de dreads sur la tête, dont je me dis qu’ils sont vraiment paumés dans leur vie. Au final, j’ai papoté toute l’après-midi avec lui, il m’a présentée à ces potes. Au final, on n’avait pas grand chose en commun à part le fait qu’on voyageait en Amérique du Sud, mais c’était vraiment cool et depuis, je vois ce genre de personnes vraiment différemment. Je pense toujours qu’ils paumés dans leur vie mais ils ont souvent un parcours de vie super intéressant. Et ce genre de rencontres, j’en ai des dizaines lors de mon voyage, des personnes toutes plus différentes les unes que les autres. J’ai adoré. Avec le recul, je me dis que j’aurais dû écrire à chaque fois quelques lignes à propos des gens que je rencontrais (du style Humans of New York), ça aurait été super cool. La prochaine fois 🙂

Ma première rencontre avec la Cordillère : el Valle de la Luna

J’ai également profité de ma présence à La Paz pour m’aventurer pour la première fois au sein de la Cordillère des Andes. Je dois dire que ce n’était pas si simple que ça car, pour économiser un maximum d’argent mais aussi pour prendre les moyens de transports locaux, j’ai voulu y aller en bus. Bien sûr, il n’y aucune carte ni sites internet qui détaillent les transports en commun de la ville, ça serait trop facile (mais bon avec Rio, j’ai déjà l’habitude). Quand je demandais aux locaux, ils me disaient d’attendre n’importe où dans la rue et d’attendre qu’un mini-van passe, muni d’une pancarte avec le nom de telle destination. C’était très vague. Mais bon j’ai tenté et rapidement, un mini van avec le nom de la destination que le gars m’avait indiqué est arrivé. Je monte, je m’assieds au sein de tous ces boliviens qui me regardaient avec un drôle d’air, se demandant sûrement si je ne m’étais pas perdue. Je baragouine un truc au chauffeur pour lui dire où je veux aller, en lui demandant de m’indiquer quand je dois descendre. Il m’a regardé et s’est contenté de hocher la tête, me demandant d’aller m’assoir. Et puis le temps passe… 20 min… 30 min… 1h… A en juger par les paysages montagneux et l’absence d’habitation, on avait clairement quitté La Paz. Là, je commence à me demander s’il n’y a pas eu un bug quelque part dans ma communication avec le chauffeur. Je demande autour de moi, personne ne connait l’endroit où je veux descendre. Pratique. Au final, j’étais bien dans le bon bus et au bout d’une heure et demi, je suis arrivée à destination mais j’ai vraiment eu quelques doutes sur le fait ou non que j’allais arriver au bon endroit. C’était d’ailleurs assez drôle car il y a deux types de bus en Bolivie : les microbus et les minibus. Et bizarrement, alors que les premiers peuvent transporter jusqu’à 50 personnes, les deuxièmes ne peuvent en transporter qu’une dizaine au maximum (sachant que des fois, ils ressemblent à des petits pot de yaourt tout tassés et n’acceptent que 3 ou 4 personnes). Et en réalité, les microbus (qui ressemblent à nos bus de ville) sont quasi inexistants donc la quasi totalité du réseau de transports en commun est constituée de ces petits combi/van qui ressemble honnêtement à des moyens de transports illégaux qu’à un service de la ville (souvent tout rouillés avec des sièges en cuire pas tout neuf…).

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Là, j’ai visité la Vallée de la Lune, une site géologique assez impressionnant : c’est un espèce de canyon orangé désertique, constitué de milliers de stalagmites. Il y a un petit sentier qui se faufile entre les formations géologiques, c’est assez cool. On y croise quelques cactus et quelques joueurs de flutes de pan. Pour ceux qui connaissent, c’est assez semblable à Bryce Canyon (Utah, Etats-Unis). En soi, il n’y avait pas beaucoup de dénivelé mais chaque petite colline à gravir était un défi pour mes poumons. Sachant que j’allais passer le mois à venir à cette altitude, il fallait bien que je m’habitue.

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Dans ce parc, j’ai rencontré 6 argentins qui ont du avoir pitié de moi, à force de me voir déambuler toute seule au milieu des cailloux. Ce qui était très drôle c’est qu’on s’est rapidement rendu compte qu’on était dans le même hostel à La Paz. A savoir, les Argentins sont repérables très facilement en voyage car ils se baladent en permanence avec leur herbe à maté (dont je vous ai déjà amplement parlé), leur petite tasse à maté et leur thermos (le fait de boire du thé bouillant quand il fait 40°C ne leur pose visiblement toujours aucun problème… ) et portent souvent le maillot de la sélection argentine. Ces Argentins n’échappaient bien sûr pas à la règle.

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En vrai , heureusement que je les ai rencontré car le bus qui devait nous reconduire à La Paz n’est jamais arrivé. On est donc rentré en stop, en montant à l’arrière d’une grosse camionnette, au milieu d’un tas de branches. Et puis, les quelques jours qui ont suivi étaient vraiment cool car je suis restée avec eux. Je crois qu’à partir du moment où je les ai rencontré, ils ont décidé que j’étais leur petite soeur et ils n’ont plus voulu me laisser vadrouiller toute seule dans la ville. Le soir, c’était vraiment plus sympa de découvrir avec eux les bars de la ville. Avant de rencontrer cette petite bande de gars, j’avais déjà fait la connaissance de boliviens et de portugais dans la rue ou dans l’hostel donc ils se sont joints à notre groupe. C’était très cool, naturel et spontané. Un des portugais était en train de faire le tour du monde et avant d’arriver sur le continent américain, il avait déjà passé 15 mois en Asie. Du coup, il passait son temps à nous raconter des anecdotes un peu folles . C’était génial, d’autant plus que mon voyage a été ponctué en permanence de ce genre de rencontres avec des backpackeurs qui n’ont eu de cesse de me conter leurs aventures.

J’ai également rencontré un bolivien dans la rue un peu par hasard lors de mon dernier jour. En réalité, on s’est foncé dedans car j’étais pressée et que je devais me rendre à la gare routière de la ville. Voyant ma détresse, il m’a accompagnée et m’a aidé à prendre mon ticket de bus après avoir fait une veille comparative de toutes les agences proposées. C’était bien drôle. On est allé déjeuner ensemble après dans la rue et le soir je suis allée manger chez lui. C’est ce genre de petites rencontres inattendues qui me rappellent pourquoi j’ai voulu partir voyager seule.

Fun Fact 2 : il n’y a pas de cabines téléphoniques, les gens mettaient à disposition leur téléphone fixe sur leur balcon ou muret pour les gens de la rue en échange de quelques pièces.IMG_0867.JPG

Marine.

Escale improvisée à Sao Paulo

 

A mon grand regret, l’Amérique du Sud ne dispose pas de compagnies aériennes lowcost du type Ryanair ou EasyJet. Pour voyager à moindre coût, il faut donc prendre le bus ou s’arranger comme on peut. Moi j’aime bien faire compliqué. En regardant le prix des billets d’avion, je me suis rendue compte que c’était beaucoup moins cher de partir de Sao Paulo que de Rio. Ains, sans trop me préoccuper des 500km séparant les deux villes ni de comment j’allais m’y rendre, j’ai pris mon billet de Sao Paulo à direction de La Paz (capitale de la Bolivie).

Je n’ai commencé à me demander comment j’allais rejoindre Sao Paulo une semaine avant mon départ. Je pensais me pointer à la gare routière de Rio, munie de mon gros sac à dos, la veille de mon vol, chopé un bus de nuit pour Sao Paulo et décollé le lendemain pour La Paz. Ca me semblait un plan tout à fait viable. Et puis le destin s’en est mêlé, comme je commence à en avoir l’habitude. Le soir du nouvel an, j’ai rencontré une fille incroyablement pétillante et pleine de vie : Daniela. J’ai passé une bonne soirée de la nuit avec elle, à rigoler, refaire le monde. En lui racontant mes projets, elle m’interpelle en me disant qu’elle est de Sao Paulo et qu’elle compte rentrer chez elle, en voiture, la veille de mon vol. Chance ou destin ? Je ne sais pas mais je suis donc partie quelques jours plus tard pour Sao Paulo en voiture avec Daniela et une de ses potes. D’ailleurs, je ne sais pourquoi, il y a eu un nombre d’accidents records sur l’autoroute qui reliait Rio à Sao Paulo : au lieu de mettre 6h pour aller d’une ville une autre, nous avons mis 10h. Normal. Mais bon, on a bien rigolé.

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Le soir, Daniela m’a fait découvrir sa ville et m’a hébergé le temps d’une nuit. Quelque chose qui peut sembler totalement inconcevable en France (héberger une fille chez soi, dans une autre ville, ne l’ayant que rencontré brièvement lors d’une soirée bien alcoolisée) paraissait au contraire au Brésil totalement naturel. Son accueil a juste été incroyable.Je IMG_9824.jpgn’ai eu le temps de découvrir Sao Paulo que l’instant d’une soirée donc je compte bien y retourner pour vraiment en sentir l’atmosphère mais tout ce que je peux vous dire, c’est que la ville paraît à mille lieux de Rio (beaucoup plus moderne, organisée, propre,…). D’ailleurs, les paulistes (habitants de Sao Paulo) critiquent ouvertement le goût démesuré des cariocas pour la fête tandis que les cariocas reprochent aux paulistes de ne vivre que par le travail. Sans tomber dans la caricature, je pense réellement que Sao Paulo, coeur
économique du pays, est beaucoup plus axé sur la valeur travail tandis que Rio semble ne vivre que d’amour et d’eau fraîche (et des caipirinhas). Mais bon, je creuserai tout ça une prochaine fois.

Il s’est quand même passé un bien drôle et surprenant. En allant faire son plein, elle s’est rendue compte qu’elle n’avait pas sa carte de crédit. Problème : le plein avait déjà été fait (sachant qu’au Brésil, il y a toujours un gars pour te faire le plein. C’est lui qui s’occupe de tout, il peut même te laver ta voiture et toi tu ne bouges pas de ton siège). Sans trop s’inquiéter, Daniela explique au gars qu’elle habite à 3 rues d’ici, qu’elle va juste déposer une amie entre temps et qu’elle revient après pour payer. Le gars lui a répondu dans la foulée, tout naturellement : « il n’y a aucun problème. Faites ce que vous avez à faire et revenez payer après ». Je ne saurais jamais s’il a tout de même relevé la plaque d’immatriculation mais Daniela est donc repartie, sans payer, avec le plein d’essence. En France, je crois que cela n’arriverait jamais que le pompiste saurait pertinemment qu’il y ait 3 chances sur 4 que la personne ne revienne jamais (et il n’a pas tord, les Français sont fourbes). Et Daniela était relativement choquée que je sois surprise.

Le lendemain, Daniela m’a emmené en voiture à l’aéroport. Quand je pense qu’à la base, je devais aller à la gare routière de Rio, prendre un bus public de nuit qui allait mettre des heures à arriver à Sao Paulo, errer dans la ville jusqu’au début d’aprem pour enfin prendre mon vol, complètement fatiguée. Je me dis que j’ai vraiment beaucoup de chance, surtout qu’elle m’a fait le petit dej’ le matin.

Le grand voyage pouvait donc commencer !

Marine. 

Le début d’une belle aventure – Pourquoi voyager seule ?

Aujourd’hui, un orage accompagné d’une sympathique pluie tropicale a décidé de s’abattre  sur Rio. Rien à voir avec une pluie à l’européenne : ici quand il pleut, il pleut vraiment. Les seules personnes que tu croises dans la rue sont en train de courir car même un parapluie ne peut te protéger des trombes d’eau qui tombent du ciel. Et puis, grâce à l’incroyable système d’évacuation des eaux de la ville, quand une telle pluie s’abat sur Rio, ce sont tous les axes routiers qui sont paralysés car recouverts de 10 à 20cm de flotte. Sachant que ce genre de pluie tropicale frappe la ville au moins une fois par mois, c’est pratique. Et je ne vous parle même pas des favélas qui, situées à flancs de colline, deviennent de gigantesques cascades (l’eau venant du sommet emportant tout sur son passage). Les glissements de terrain suite aux intempéries font chaque année des morts à Rio (dû à la précarité des habitations).

Mais bon, la pluie, ça a quand même ses avantages : puisque je suis coincée chez moi, je peux enfin commencer de vous raconter mon incroyable périple en sac à dos à travers le continent sud américain.

A la base, après avoir rendu visite à mes amis dans le Mato Grosso do Sul et avoir reçu mes parents à Rio, je voulais découvrir la Bolivie, le Pérou, l’Equateur et la Colombie pendant les deux mois de vacances qui me restaient (oui oui, j’ai bien eu 3 mois de vacances). Il y a cependant eu un petit imprévu : le carnaval tombait cette année au tout début du mois février. J’ai donc dû modifier mes plans : au programme, 1 mois pour la Bolivie et le Pérou, pour ensuite rejoindre Recife pour le carnaval avant de partir découvrir un peu plus le Nord-est du Brésil pendant les quelques semaines qui me restaient.

Bon, « prévoir » est un bien grand mot car au final, à mon départ, je n’avais réservé que mon billet d’avion pour arriver en Bolivie début janvier et celui pour repartir du Pérou début février. Le trajet entre ces deux points était encore indéfini à ce stade. Mais voilà, c’est le mode de voyage que j’avais choisi (ce n’est pas par flemme ou manque d’organisation), mon but était réellement de partir sans itinéraire fixe, ni réservation, de façon à pouvoir moduler mon parcours en fonction de mes envies et de mes rencontres. Sachant également que pour les longues distances, mon unique mode de transport était le bus (et que certains trajets pouvaient excéder les 20h), il était relativement impossible de savoir avec certitude quels jours j’allais me trouver à tel ou tel endroit. Donc voilà, le ton était donné : me voilà partie avec mon sac à dos quechua de 10kg, sur les routes de l’Amérique du Sud, sans savoir la veille où j’allais dormir le lendemain. Bien que pouvait en effrayer certains, ce paramètre a rendu mon voyage incroyablement intense et excitant.

Deuxième petit détail : je suis partie voyager toute seule et il me semblait important de revenir sur ce point dans mon blog. Une fille qui voyage seule, ça ne laisse personne indifférent : certaines personnes y voyait un acte de courage, d’autres parlaient au contraire d’inconscience. Quand j’ai annoncé à ma famille ce que je m’apprêtais à faire, beaucoup n’ont pas compris et ont pris peur. J’ai d’ailleurs beaucoup apprécié les réflexions du type « tu sais l’Amérique du Sud c’est dangereux », venant de personnes qui n’avaient jamais mis un pied en Amérique du Sud et qui se fiaient uniquement aux quelques reportages un peu trash qu’ils avaient vu sur M6 et D8. Donc, non je ne suis pas inconsciente, je sais pas bien que l’Amérique du Sud, ce n’est pas l’Europe mais ce n’est pas la Syrie non plus. Je me suis au préalable renseignée dans les zones sensibles de chaque pays, je demandais en permanence aux locaux dans quels quartiers ils étaient préférables de ne pas traîner etc… Honnêtement, avec un peu de bon sens (ne pas se balader avec des bijoux ou son portable dans la main), le risque qu’il se passe quelque chose était vraiment réduit (mais bien sûr jamais nul).

Et puis je me suis également prise des remarques du genre  » Pourquoi tu voyages toute seule ? tu n’as pas d’amis ? ». Pour toutes ces personnes qui ont pu penser ou me dire cela, je leur répondrai que si, j’ai des amis et que voyager seul n’est aucunement révélateur d’une misanthropie ou asocialité. Je pense au contraire que celle ou celui qui voyage seul à des aptitudes particulièrement développées pour rencontrer des gens et créer rapidement un lien avec ceux-ci. Car oui, voyager seul, c’est en réalité ne jamais voyager seul (et je pense que cette affirmation est d’autant plus vraie en Amérique du Sud). Les personnes qui me connaissent savent que je ne suis vraiment pas quelqu’un de solitaire. Au contraire, j’aime partager chaque instant de ma vie avec quelqu’un et rien que l’idée de manger un repas toute seule me déprime. Et là vous vous dîtes : mais alors pourquoi donc as tu décidé de voyager seule ? La raison majeure est que ce n’est pas si facile de trouver quelqu’un avec qui voyager : il faut déjà trouver quelqu’un qui soit disponible au même moment que toi, qui ait le budget à ce moment là et qui ait envie de faire les mêmes choses que toi (et qui ait envie de voyager aussi accessoirement!). Je peux vous dire que là, en général, il ne reste plus grand monde. Et il était hors de question pour moi de ne pas voyager sous prétexte que personne ne puisse m’accompagner. Et puis, je pense vraiment qu’un tel voyage ne se fait pas avec n’importe qui. Voyager à l’arrache, si je puis dire, durant autant de temps, c’est intense. Ca pousse chaque personne dans ses retranchements. C’est stressant. Et je ne suis vraiment pas adepte des prises de tête ni des engueulades. Donc vraiment, pour ce genre de voyage, je reste convaincue que soit tu trouves la personne ou les personnes adéquates pour le faire avec toi (sachant qu’en général, tu ne sais vraiment si elles sont adéquates qu’en tentant le truc) soit tu voyages seul. Personnellement, j’ai décidé de voyager seule. Et puis je le répète, voyager seul, ce n’est jamais être seul. Pendant mon mois de vadrouilles au Pérou et en Bolivie, j’ai compté, je n’ai mangé que 3 fois toute seule donc ça vous donne une idée de ma solitude… Au contraire, j’ai rencontré tellement de personnes, des routards comme moi, avec qui j’ai effectué un bout de chemin, ou des locaux, qui m’ont fait découvrir leur pays. C’est sans aucun doute ces rencontres qui, vous allez le voir, ont rendu mon aventure inoubliable. Je pense réellement que si j’avais été accompagnée, je n’aurais pas fait la moitié des rencontres que j’ai faite. Et puis, je dois bien l’avouer, une petite blonde de 22 ans qui voyage toute seule, ça attire souvent la sympathie et les gens venaient très facilement me parler (et pour s’inviter dans la maison des locaux l’espace d’un repas ou d’une nuit, c’est quand même plus pratique d’être seule et non pas avec un groupe de 10 personnes).

Voyager seule, c’est aussi apprendre à se connaître et apprendre à se retrouver seule avec soi-même.  Pour être honnête, avant de commencer ce long périple, je ne savais pas ce dont j’étais capable. Partir à deux, c’est quand même plus rassurant. Mais je partais vraiment dans l’optique de tester mes limites et voir jusqu’à où je pouvais aller. Au final, j’ai dès le début été comme un poisson dans l’eau. J’ai eu des galères, vous allez le voir, mais rien que je n’ai pu résoudre rapidement. Je n’ai jamais eu peur ou été stressée par quoique ce soit. Chaque jour, je me surprenais un peu plus (d’autant plus que toutes mes conversations ne se faisaient non plus en portugais mais en espagnol cette fois, langue que je ne maîtrisais au début que moyennement). Tous les jours, j’arrivais dans une nouvelle ville, je chopais rapidement des informations, trouvais un hostel dans le centre et partais à la découverte des alentours. Chaque petit détail de chacune de mes destinations m’émerveillait. Donc voilà, sans trop le savoir avant de partir, je me suis rendue compte que ce mode de voyage était fait pour moi. Chaque matin, je me réveillais avec un sourire énorme en me disant que j’étais incroyablement chanceuse et heureuse d’entreprendre ce voyage un peu fou. Aujourd’hui, avec le recul, en plus de tous les incroyables souvenirs que j’ai engrangé (et que je m’apprête à vous faire partager), je me sens particulièrement fière. J’ai vraiment la sensation qu’il y a eu un « avant » et un « après ». Ma façon dont je vois le monde et dont je me vois a énormément changé : j’ai beaucoup plus confiance en moi et je me sens capable d’entreprendre n’importe quoi, comme si rien ne pouvait me résister (les concours du Quai d’Orsay j’arrive).

Bien sûr, avant de partir, j’ai eu des moments de doutes car je n’avais vraiment aucune idée de ce dans quoi je me lançais et surtout je ne connaissais pas personnellement d’autres filles qui l’avaient fait avant moi. « Et si toutes ces personnes qui me traitaient d’inconsciente avaient raison ? » Au final, rien de ça, à partir du moment où j’ai posé mon sac sur mes épaules, tout me semblait naturel et mon voyage s’est enchainé comme si j’avais fait ça toute ma vie.

Et puis, je crois que je voulais aussi partir seule pour clouer le bec à toutes ces personnes qui étaient choquées qu’une fille, qui plus est, de mon âge, voyage seule, sur un continent « si dangereux ». C’était un défi que je me suis donnée à moi-même pour montrer à ces gens que c’était possible et que j’allais le faire. C’était presque un acte féministe au final : je ne vois pas pourquoi j’aurais besoin d’une bite entre les jambes pour prendre mon sac sur le dos et parcourir le monde.

Donc voilà, pour toutes celles et ceux qui sont tentés par ce genre voyage mais qui ont peur ou qui ne pensent pas en être capable, je n’ai qu’une chose à vous dire : lancez vous ! 

Marine. 

Les PETIT à la découverte de Rio

 

Après cette petite échappée sauvage, il était grand temps que je leur fasse découvrir un peu ma nouvelle ville. Mine de rien, ils se sont posés à Rio mais n’en connaissaient alors pas plus que le hall de l’aéroport.

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Notre lieu de résidence : un petit appartement (oui très petit, il n’y avait qu’une chambre et… un lit… et un espèce de matelas qui nous servait de couchage avec Jérémy… Ca change de l’hôtel d’Iguaçu…) situé à Leme, c’était à dire au tout début de la plage de Copacabana. C’est un endroit assez sympa car, n’étant que très très peu desservi par les transports en commun, le plage y est moins fréquentée (la foule, c’est vraiment le gros problème des plages de Rio l’état… pas moyen d’y voir le sable tant il y a de cangas, chaises et autres parasols). Le côté un peu moins positif, c’est que pour partir vadrouiller dans la ville, il fallait marcher assez longtemps pour rejoindre le premier arrêt de bus ou de métro. Sachant qu’en décembre, c’est l’été à Rio et que l’été à Rio, c’est synonyme d’une sensation thermique proche de 55°C, c’est tout de suite plus compliqué….

E puis, notre arrivée à Rio n’a pas été de tout repos. Dès l’arrivée de mes parents, j’ai été malade (merci la clim à 15°C du Brésil) mais je me disais que ça allait passer. Et puis, j’ai passé 4 jours sous les chutes à faire la con, complètement trempée à tout moment de la journée… Le dernier jour, c’est devenu compliqué, j’avais tellement mal à la gorge qu’il m’en était devenu difficile de boire et manger (sachant que la nourriture de l’hôtel était juste incroyable, j’avais vraiment les boules). Mon oreille a également commencé à s’infecter. Je me rappellerai toujours de ce moment mémorable où ma maman a décidé courageusement de regarder ce qu’il se trouvait dans ma gorge, munie d’un portable en guise de lampe torche et d’un autre pour capturer l’état de la situation. Et là, sans que je ne puisse comprendre ce qu’il se passe, ma mère s’est mise à hurler et a explosé de rire… et a continué de rire… encore…. encore… Elle ne s’arrêtait de rire que pour lancer des exclamations du type : « mais c’est horrible », « on dirait un monstre ». Il ne lui suffisait que de jeter un oeil à cette magnifique photo de mon gosier pour qu’elle se remette à rire pendant des heures. Mon père, allongé sur le lit, n’osait pas dire un mot tant la situation était étrange. Je me rappelle seulement de la réflexion de mon frère : « mais arrête c’est grave, il faut qu’elle aille voir un médecin » et de ma mère qui, dans la foulée, est repartie dans son fou rire. Bref, tout ça pour dire que l’état de ma gorge allait en s’empirant et que ma famille est un peu folle (mais bon on a une qu’une famille!).

Les trois vols (oui oui j’ai bien 3 vols) pour rentrer à Rio n’ont pas vraiment améliorer mon état mais j’espérais toujours que ça aille mieux. Et puis, ce jour-là, c’était le 24 décembre  donc il nous fallait fêter Noël à notre façon… dans l’aéroport… avec… des papillotes réveillons et clémentines. Nous avions déjà fêter Noël sous la neige de Chicago, sous les
palmiers de Miami mais dans un avion au Brésil, ça, jamais. Sauf qu’en arrivant à Rio, je n’allais toujours pas mieux donc pour rendre notre arrivée à Rio encore plus trépidante, nous nous sommes tous rendus aux urgences de Copacabana, en famille et à minuit. Oui, c’est comme ça qu’on fête Noël chez les Petit. Le personnel était vraiment super sympa et le médecin a rapidement diagnostiqué ce que j’avais (ce que je ne saurai jamais d’ailleurs car elle me l’a répété plusieurs fois en portugais mais je n’ai jamais compris). J’ai pu récupérer mes médicaments (oui car au Brésil, et même le jour de Noël, les pharmacies sont ouvertes 24/24h). Au final, tout est bien qui finit bien car en quelques jours j’allais mieux !

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Les jours qui ont suivi ont été consacrés à la visite de la ville mais je vais vous épargner une description détaillée car au final, pour ceux qui me lisent régulièrement, j’ai l’ai déjà raconté 100 fois. Au programme de ces quelques jours : foire très typique brésilien, match au Maracana, montée au Dois Irmaos (avec passage en moto-taxi dans la favéla de Vidigal), montée au Christ, brunch au Parque Lage, plage de Leme, Pain de sucre, visite de Santa Teresa (d’ailleurs, j’ai découvert ce soir là qu’il ne fallait à mes parents qu’une demi caipirinha à mes parents pour être bourrés), visite du centre et plein d’autres belles choses.

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Et puis, nous avons également eu la chance de passer le Nouvel an à Copacabana et ce n’est pas rien. Le Nouvel An à Copacabana, ce sont des feux d’artifices tirés tout le long de la plage (qui fait quand même 4km de long), depuis la mer, et avec plus de 2 millions de personnes pour y assister… On ne pouvait pas manquer ça ! Tandis que mes parents se sont baladés sur la plage pendant la soirée, j’ai emmené mon frère a une soirée avec des amis dans un appartement à Copacabana et on est descendu aux alentours de minuit pour regarder les feux et profiter des concerts sur la plage le reste de la soirée. C’était incroyable, je n’avais jamais vu autant de personnes heureuses (et alcoolisées) de ma vie (ça, c’était avant Carnaval…). Le soir, en rentrant, c’était assez drôle. On est rentré à pied avec Jeremy vers 4h du mat et les rues de Copacabana semblaient être une zone de guerre. Au milieu d’une masse impressionnante de déchets non identifiés se trouvaient des gens, en plus ou moins bon état, plus ou moins habillés aussi d’ailleurs, qui gisaient sur les trottoirs ou en plein milieu de la rue. Quelques équipes de secouristes tentaient de s’occuper des plus mal en point. A ce moment, Copacabana ressemblait plus à un camp de réfugiés qu’à une station balnéaire il faut le dire.

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Ma grande fierté durant ces quelques jours a également été de faire découvrir à mes parents un autre coté du Brésil que peu de personnes connaissent : celui des favélas. Comme je l’ai déjà expliqué dans un précédent article, je fais du bénévolat dans une favéla à l’ouest de Rio depuis quelques temps. En réalité, maintenant, ces gens sont un peu ma deuxième famille et j’y vais autant pour papoter avec eux et manger que pour réellement les aider. Du coup, je voulais absolument les emmener rencontrer ces gens incroyables, Fatima, Déborah et les autres personnes du projet, car toutes ces petites bonnes femmes et les enfants du coin ont radicalement changé ma vie et ma façon de penser le monde.

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En arrivant, tout le monde était extrêmement heureux de me voir et s’en sont suivies de longues minutes de câlins. En quelques semaines, ils avaient vraiment eu le temps de me manquer. Et puis, je pouvais voir sur leur visage qu’ils étaient particulièrement enthousiastes à l’idée de rencontrer ma famille. C’était assez drôle car je crois que Fatima n’a compris qu’à moitié qu’ils ne parlaient pas portugais et du coup elle leur parlait presque normalement… en portugais. Vu son débit impressionnant de parole, c’était assez drôle d’essayer d’organiser une conversation entre toutes ces personnes. Nous avons passez la journée avec eux, on a mangé un repas typique brésilien dans la boutique de Fatima avec Edna et Déborah. C’était vraiment sympa. Et puis en fin d’aprem, Déborah a voulu montrer à mes parents le projet qu’elle a construit depuis quelques années pour donner une chance à ses petits gamins nés dans les favélas. Elle a déjà des locaux, des ordinateurs, des chaises, des tables,… et tous les jours, des cours sont dispensés pour et par les jeunes des favélas. Ce que j’adore dans cette initiative c’est que les plus grands, issus du projets, deviennent les « moniteurs » des plus jeunes. Ca crée un dynamique vraiment positive. Je sentais d’ailleurs mon père particulièrement touché par le projet. Nous avons rencontré une bonne partie des enfants car, même si c’étaient les vacances d’été, ils trainaient toujours dans les parages parce qu’au final, c’est là qu’ils se sentent bien. Déborah me racontait que certains lui ont demandé s’ils pouvaient amené leur matelas et dormir là, la nuit. C’est vraiment un projet incroyable et dès mon retour sur Rio, je vais m’organiser avec Déborah pour m’y engager davantage et donner de véritables cours à ces enfants. Pour l’instant, je pensais donner des cours de culture très généraux (histoire, géographie, anglais) mais tout ça est encore à affiner. Hier (c’est-à-dire plus de 2 mois après tout ce que je vous raconte), je suis enfin retournée dans cette favéla si chère à mon coeur et je suis plus que jamais motivée à m’y investir à 300% mais je vous raconterai tout ça dans un prochain article (j’ai encore 2 mois de voyage un peu fou à vous raconter!).

Je vais tout de même profiter de cet article pour mettre les photos du premier cours de cuisine que j’ai donné là dans la favéla, dans le cadre du projet de Déborah. C’était d’ailleurs le premier cours de cuisine tout court que j’ai donné dans ma vie. J’étais extrêmement stressée, surtout parce qu’avec la chaleur qu’il faisait, je n’avais aucune idée si mes recettes allaient fonctionner. Pour ce premier cours, j’ai parlé un peu de la France et de nos traditions de Noël avant de leur apprendre à faire des petits biscuits sablés alsaciens (bredele). J’ai adoré et les enfants aussi ! Bref, c’était le début d’une belle histoire qui me remplit encore de joie quotidiennement. $

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Ces quelques jours avec ma famille au Brésil étaient vraiment intenses et je suis heureuse d’avoir pu leur offrir un petit condensé de ce qui me plait tant dans ce pays merveilleux. Pour ma part, après leur départ, je n’ai pas eu le temps de souffler. Je suis restée une journée à Rio pour organiser mes affaires, voir quelques amis et dire aurevoir à d’autres qui n’étaient en échange à Rio que pour 1 semestre, dont Hannah qui est repartie depuis et qui me manque terriblement, (d’ailleurs, j’avais laissé mon premier appartement depuis début décembre donc heureusement que mes amis étaient là sinon j’aurais sûrement dormi sous les ponts haha) et me revoilà repartie sur les routes : Bolivie, Pérou…. me voilà !

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Beijos, 

Marine. 

La famille PETIT débarque au Brésil – Iguaçu

A peine rentrée de cette aventure bien sympathique, je n’ai pas eu le temps de souffler (ni même de quitter l’aéroport d’ailleurs) puisque mes parents et mon frère arrivaient le jour-même pour me rendre une petite visite.

DIRECTION LES CHUTES D’IGUACU.

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En arrivant, on se prend une grosse baffe dans la gueule de par l’immensité et la beauté du lieu. Les chutes d’Iguaçu (cataratas do Iguaçu en portugais), ce sont des centaines de chutes d’eau, perdues au milieu de la forêt tropicale, à la frontière entre l’Argentine, le Paraguay et le Brésil. Tout est très vert. Notre chemin croise rapidement la route de nombreux animaux sauvages : mammifères non identifiés ressemblant à des opossums (Anne-Louise m’a redit le nom de ces bestioles aujourd’hui mais j’ai déjà oublié), singes, toucans… On a vraiment l’impression d’être perdus au milieu de la jungle (bon en vrai, c’est pas qu’une impression, les chutes se trouvent en plein coeur de la forêt tropicale brésilienne).

Et puis, nous avions beaucoup de chance car nous séjournions dans le
seul hôtel à l’intérieur du parc, ce qui nous a IMG_5662.jpgpermis de profiter des chutes avant l’ouverture et après la fermeture du parc, c’est à dire quand il n’y a plus personne. Je dois dire que ça, c’était du grand luxe : se lever aux aurores pour assister au lever du soleil sur les chutes, en compagnie d’un seul photographe chinois et de la faune qui s’éveille avec le soleil, c’est magique. Et puis, le soir, quand la foule à déserter le lieu et que le soleil semble s’évanouir,  c’est encore une autre atmosphère qui s’offre à nous.

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Le particularité du lieu, c’est qu’il s’admire à la fois du côté brésilien mais également du côté argentin.

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Certains nous ont affirmé que le côté brésilien était plus impressionnant, d’autres rétorquaient que c’était le côté argentin le plus époustouflant. Au final, les deux côtés sont très différents : du côté brésilien s’offre à nous une vue générale et panoramique du lieu. Du côté argentin, on se retrouve le nez dans les chutes, que ce soit au niveau de la gorge du diable où une plateforme nous emmène directement au sommet des chutes, là où les eaux du fleuve se jettent dans le vide, ou au niveau des sentiers qui nous invitent au coeur des chutes. Attention, ça mouille. Sans dire que l’un soit plus impressionnant que l’autre, je dirais que les deux côtés sont très complémentaires.

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On a également eu la chance du faire du bateau pour s’approcher au plus près des chutes, d’en bas cette fois. Emotions et éclaboussures garanties.

Au final, nous sommes restés 3 jours dans cet endroit féerique et je ne me laissais pas tous les matins de redécouvrir avec émotion la beauté du lieu.

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Marine. 

 

Mato Grosso do Sul – Pantanal

IMG_8091Le premier week-end, Karol et Salsa m’ont emmené découvrir le Pantanal : la plus grande zone humide de la planète qui abrite une faune et une flore aussi riche que celle de l’Amazonie. Pour s’y rendre depuis Campo Grande, il ne faut pas moins de 6h de voiture via une route surélevée qui traverse les marécages. Autant de route pour 3 jours ? Impensable en France mais totalement normal au Brésil. Le paysage m’a beaucoup fait pensé aux everglades en Floride, en un peu plus vallonné. C’était très vert.

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Corumbá, c’est le nom de la ville où l’on se rendait. En arrivant, on a un peu l’impression de se rendre dans le farwest brésilien. C’est loin de tout et les habitants semblent y vivre hors du temps. La superficie de la ville est énorme : deux fois la superficie de la Belgique pour une densité d’un habitant au kilomètre carré.

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Notre hôtel était top : piscine avec toboggan (on est jamais trop vieux pour ça) et un petit déjeuner incroyable, sans doute l’un des meilleurs que j’ai pris depuis mon arrivée au Brésil. Des fruits, des gâteaux, des céréales mais aussi beaucoup de choses salées. C’est ainsi que tout les matins, je mangeais du riz à la viande et du ragoût du piranha. Normal.

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La ville est également frontalière avec la Bolivie donc on a profité pour y faire un tour. La frontière est symbolisée par une sorte de péage où il faut payer 50cents pour pouvoir se rendre de l’autre côté. Là, on se retrouve plonger dans un autre monde, beaucoup plus rustique. Les habitants sont IMG_8118très différents, avec des traits amérindiens plus marqués. Ils parlent également une langue étrange, le portugnol, mélange antre l’espagnol et le portugais. A la frontière, il y a surtout des magasins en tout genre (alcool, parfum, maquillage, électronique,…) dû au fait que les prix sont considérablement plus faibles en Bolivie. C’est assez drôle d’ailleurs car les prix dans le magasin sont affichés en dollars et à l’entrée du magasin se trouve le taux de change du jour avec le réal. Rien ne mentionne le guarani, la monnaie IMG_8116bolivienne. On s’est baladé un peu pour prendre des photos et gouter les spécialités du coin. Il faisait une chaleur difficilement supportable, on courait d’un magasin climatisé à l’autre ! Je me suis achetée un sac et un bonnet bolivien issus de l’artisanat local (je suis parée pour mon road trip en Bolivie dans 3 semaines !).

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IMG_8343IMG_8223Plus tard dans la journée, on est parties à la découverte du Pantanal. C’est une zone principalement marécageuse avec quelques îlots de terre donc le bateau était de vigueur. J’avais un peu l’impression d’être en safari car on était à l’affut des animaux et on a pas été déçues : l’endroit regorgeait d’oiseaux en tout genre, des capivaras et de jacarés (alligators). Pour le coup, j’avais vraiment l’impression d’être dans les everglades de Floride. L’endroit était très paisible, on entendait seulement le bruit des oiseaux. Sur certains ilots se trouvaient des troupeaux de vaches avec leur vachers qui attendaient au bord de l’eau. Notre bateau croisait souvent des petites barques dans lesquelles de jeunes pêcheurs tentaient d’attraper des piranhas avec seulement une ficelle et un hameçon (où, le fleuve était plein de piranhas).

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On a également eu la chance d’assister à un coucher de soleil splendide depuis le bateau. Et le soir, avant de sortir, on est allé manger dans un restaurant avec un deck qui donnait sur la plaine. Le poisson y était d’ailleurs succulent.

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Qui l’aurait cru : ici aussi ils ont un christ !


 

Le lendemain, on a repris la voiture pour découvrir le pantanal par la route cette fois. Les paysages étaient magnifiques mais c’est la quantité d’oiseaux qui m’a vraiment fascinée : il y a en avait de toute les tailles et de toutes les couleurs. On a même vu un émeu et un toucan ce jour là. Notre but était de nous rendre dans un fazenda (ferme) pour le déjeuner mais le trajet s’est révélé plus long que prévu. A un moment, on a aperçu des habitants et toutes heureuses, on se croyait arriver. Mais ça ne ressemblait pas à une fazenda. On a continué à rouler quelques mètres jusqu’à la rivière où la route se terminait. Là j’ai pas compris, où étions-nous censées aller ? Nager ? Mes amies ont rigolé : il fallait emprunter un bac de fortune (une espèce de plateforme était attaché à un vieux bateau en bois) pour traverser le fleuve avec notre voiture (toujours le même fleuve, plein de piranhas et d’alligators). J’ai trouvé ça incroyable.

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Après encore une bonne heure de route, nous sommes arrivées dans la fazenda mais il n’était plus possible d’y manger (on était arrivées trop tard). Sachant qu’on mourrait de faim, c’était pas la joie. Munis d’un paquet de chips, on a découvert le coin. C’était vraiment beau : une ferme perdue au milieu de la nature, entourée d’étangs et de champs remplis de vaches, moutons et chevaux. Il y avait aussi plein de petits perroquets verts sauvages. C’était très paisible. Il était possible de passer quelques nuits dans cette ferme, qui était un peu aménagée en maison d’hôtes. Aux personnes qui comptent se rendre prochainement dans le Pantanal, je recommande chaudement ce genre d’hébergement.


Sur le chemin du retour, on s’est arrêté chez Dona Maria, une petite mamie qui vendait du poisson frit sur le bord de la route et qui était connue comme étant la femme capable d’appeler les alligators. Derrière chez elle, il y avait un accès au marquage et elle appelait les alligators par leur nom et il venait. C’est impressionnant !


Le retour était parfait, on papotait de tout et de rien, elles chantaient des chansons en portugais (j’ai essayé aussi mais c’est pas encore ça hahah). J’ai vraiment passé un week end court mais intense et extrêmement dépaysant. J’ai également eu l’occasion de mieux connaitre ces filles que je  ne connaissais au final pas tant que ça et je crois qu’on a eu un coup de coeur réciproque.

Ca m’a donné encore plus envie de découvrir l’Amazonie, qui est parait-il semblable, en un peu plus dense.

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Marine. 

Mato Grosso do Sul – Campo Grande

Avec la fin de mes partiels s’est terminé mon premier semestre à la PUC, ce qui veut dire que je suis maintenant en vacances jusqu’à fin février ! Que les voyages commencent !

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Le 9 décembre, je me suis envolée pour 10 jours pour découvrir le Mato Grosso do Sul. Vous ne connaissez pas ? Normal, je n’avais aucune idée IMG_8005que cet état existait non plus avant de venir au Brésil. Mais depuis que je suis arrivée dans ce nouveau pays, j’en ai énormément entendu parler. Certains de mes amis de la PUC s’y sont rendus et sont revenus avec des photos toutes plus sublimes que les autres. Vous allez rapidement le voir avec mes photos : dans cet état, c’est la nature qui domine, autant la faune que la flore.

Après la Chapada Diamantina à Bahia qui m’avait laissée une impression formidable, j’avais envie de me replonger dans la nature quelques temps. Et qui plus est, j’ai eu la chance de rencontrer 3 brésiliennes incroyables en Argentine qui vivent à Campo Grande, la capitale de Mato Grosso do Sul. On s’est rencontré quelques jours à Buenos Aires car on était dans le même hostel. Je voyageais en solo donc je me suis rapidement greffée à leur petit groupe. A mon départ de l’Argentine, elles m’avaient IMG_8013.jpgchaleureusement invité à passer les voir chez elles. Ceux qui me connaissent savent qu’il ne faut pas me dire ce genre de choses car il y a alors de fortes chances que je débarque. Ce coup-là, ce fut le cas ! Entre temps, Bruna alias Béka, une des filles du groupe, était venue me voir à Rio avec d’autres de ces amies de Campo Grande donc j’avais encore plus de personnes à aller voir.


Après avoir rendu mon appartement et laissé mes affaires chez un ami, je

IMG_8017me suis envolée pour l’autre bout du Brésil. Je suis arrivée en fin de soirée et Bruna (alias Salsa) et Maryângela sont venues me chercher à l’aéroport en voiture. On était les 3 super contentes de se voir et ça m’a fait super
plaisir! On a passé la soirée à papoter dans un resto décontracté typiquement brésilien avec des chaises et des tables en plastiques. Les filles ont commandé une portion de frites…. ce qui était en réalité une quantité inimaginable de frites versée sur un plateau (en d’autres mots, notre rêve avec Inès depuis un an).

Après, Maryângela m’a emmenée chez elle, l’endroit où j’allais élire domicile pour les prochains jours. Elle habite seule chez sa grand-mère mais sa soeur, sa mère, ses cousines et autres membres de la famille y étaient en permanence. Du coup, pendant quelques temps, j’ai l’impression de faire partie de la famille. J’y ai été incroyablement bien reçue. Ils ont vraiment tout fait pour que je m’y sente chez moi. Là dessus, en France, on a encore des progrès à faire. Sa grand-mère était particulièrement un amour et était soucieuse de me faire goûter le maximum de choses. J’y mangeais quasiment tous mes repas et c’était délicieux quoique très brésilien (du riz et des haricots rouge à tous les repas, même avec des lasagnes). J’ai aussi goûté le Tererê, une variante froide de Maté. Pour ceux qui se rappelle du Maté, j’avais découverte cette IMG_8522.jpgboisson en Argentine et en Uruguay : une sorte de thé que tout le monde buvait avec un étrange paille. Le Tereré, c’est donc le maté froid : on met une quantité importante d’herbes à la menthe (sans sachet) dans un verre dans lequel on ajoute de l’eau glacée. On boit le tout avec un paille dont le bout a été pensé pour n’aspirer que l’eau (même si on se retrouve quand même au final avec un peu d’herbes dans la bouche). Le goût est spécial mais très rafraichissant, j’avais l’impression de boire du dentifrice.

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Les journées où l’on est restées sur Campo Grande, Mary me faisait visiter la ville car elle était en vacances (après avoir travaillé un temps, elle a repris ces études de psychologies). La ville ressemble énormément à une ville de l’intérieur des Etats-unis avec des grandes avenues, des centres commerciaux, des zones résidentielles, des maisons basses avec jardins et IMG_8056garages. La ville est remplie de parcs très vert qui explique que la ville est très aérée. Le cadre général est très apaisant. Dans l’un des parcs, j’ai découvert un animal bien étrange : le capivara, le plus gros rongeur présent sur la planète. Les parcs en étaient remplis et il était courant de les voir traverser les grands boulevards.

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Mes autres amies travaillaient la journée (elles sont toutes psychologues, Béka et Karol spécialisées dans l’autisme et Salsa est chargée du recrutement des nouveaux salariés pour une grosse entreprise) mais on sortait tous les soirs toutes ensembles. Elles m’ont d’ailleurs fait découvrir un bar/salle de concert où les groupes se succédaient pendant la soirée. C’était vraiment top, il faut que je trouve un endroit du genre sur Rio. Egalement, Campo Grande est la ville de la musique sertaneja. Pour ceux qui ne connaissent pas, Michel Teló en est l’un des ambassadeurs contemporains.

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J’y ai découvert plusieurs marchés couverts où je passais d’un stade à l’autre pour goûter les mets du coin. C’était délicieux. Après en avoir
entendu parler toute la semaine, le dernier soir, j’ai goûté le sobà : un plat de pâtes avec de la viande, de la ciboulette et de l’omelette, le tout baigné dans une sorte de sauce de soja. Alors que le genre de pâte vient

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SOBA

clairement du Japon, le plat en lui même est une création de la région. Cela illustre bien l’incroyable mixité qui existe à Campo Grande : quand je marchais dans la rue, il n’y avait pas une personne qui se ressemblait. Des descendants européens, mais aussi japonais, africains ou amérindiens et tout ça plus ou moins mélanger. Ca donnait vraiment une population intéressante, avec notamment des noirs métisses, aux traits japonais et aux yeux bleus (si si je vous jure). Cette ville semble pousser à l’extrême le métissage brésilien.

 


Je passais aussi beaucoup de temps avec la famille de Maryângela car ils sont très familles. Ils habitent tous à quelques pâtés de maison et se voient tous les jours (ou presque). C’était assez drôle car sa grand-mère étant blanche et son grand-père noir, il y avait une palette de couleur de peau incroyable dans sa famille : certaines de ses cousines étaient très blanches d’autres métisses (sachant qu’aucun des parents n’est noir); Peu courant dans une famille en France.

Je dois quand même rajouter une chose : le temps est fou et complètement détraqué à Campo Grande. Il peut pleuvoir des cordes à un endroit de la ville et faire grand soleil et très chaud à un autre endroit de la ville. Le matin, tu te réveilles, il fait très chaud, tu te mets en short, tu sors et là il pleut de cordes et l’orage commence. Au bout d’une heure ça s’arrête et le soleil revient. Autrement dit, si tu veux sortir de chez toi pendant une journée entière, tu as plutôt intérêt à amener avec valise entière d’habits pour pouvoir t’adapter.

Marine.

 

Fatima : un sacré personnage

C’est le moment de vous présenter Fatima, sans doute la plus belle rencontre que j’ai faite depuis que je suis arrivée ici au Brésil. Mais je vais d’abord tout remettre dans son contexte.

En revenant de Bahia, quelque chose avait changé en moi. J’étais marquée à jamais par les personnes que j’avais rencontré et j’avais découvert des 10429397_373424629516382_3985751403989305207_n.pngfacettes du Brésil qui m’étaient jusqu’alors inconnues. Je voulais en savoir plus, découvrir plus de choses, être émerveillée, être choquée… Je voulais sortir des quartiers riches pour réellement connaître et comprendre ce qu’était de vivre à Rio, dans les favélas. Comme je vous l’ai dit brièvement il y a quelques temps, je me suis donc engagée dans une association WEE (Women Entrepreneurship Empowerment), une initiative qui vise à mettre en relation les femmes des quartiers riches qui ont des compétences souvent inutilisées avec les femmes des favélas qui ont veulent devenir entrepreneuses. L’une des idées est également créer un réseau d’entre aide entre les femmes de Rio. L’idée est incroyable, la mise en pratique l’est encore plus.

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C’est ainsi que j’ai été amenée à rencontrer Fatima, une femme de soixante ans qui veut monter une sorte de restaurant italien dans la favéla de Cesar Maia, dans la zone Ouest, à côté de la Cidade de Deus (regardez le film du même nom – Cité de Dieu – si vous ne l’avez pas encore vu). La première fois que je suis allée la rencontrée, c’était dans sa favela. Je m’y suis rendue toute seule, un peu à l’arrache. Les bus sont en train de changer en ce moment à Rio à cause des JO et j’ai utilisé les anciennes lignes de bus donc après m’être perdue 2 fois, avoir pris 5 bus différents et 3h de trajet, je suis arrivée à l’entrée de la favéla d’où je devais prendre un van pour rejoindre le centre. Fatima m’a incroyablement bien accueillie : elle m’a fait des lasagnes et une sorte de Tiramisu (Torta Alema) incroyable. C’est vraiment une grande cuisinière. Ce jour là, on a surtout parler de son projet. Elle loue déjà le local où elle veut installer son restaurant. Elle n’a aucun fonds pour l’instant donc elle vend à emporter histoire de se mettre en marche tranquillement et de récupérer des sous.

Fatima est une femme très charismatique qui a eu une vie à peine croyable. Plus je passe de temps avec elle, plus je découvre sa vie et elle m’impressionne. Elle vient du nord du Brésil, elle a perdu ses parents très jeune et m’explique que souvent, elle mettait de la farine dans son café car elle n’avait rien d’autre à manger. Physiquement, elle accumule les maladies aussi. Mais rien ne se voit quand on la rencontre, elle est toujours souriante, pleine d’humour et d’amour. Alors que je devais à la base seulement y passer quelques heures par semaine pour l’aider à faire ses comptes, à fixer les prix de ses produits et faire les veilles concurrentielles, j’y passe désormais plusieurs jours par semaine. Je pars tôt le matin et revient tard le soir. Je l’aide toujours de manière administrative mais je cuisine désormais avec elle aussi. Pour les personnes qui me connaissent, ça ne va pas vous surprendre que c’est le bonheur pour moi. Je passe mes journées à cuisiner avec elle. Elle m’apprend à cuisiner à la mode brésilienne des plats que je connais (mais aussi des plats qui m’étaient inconnus avant de venir au Brésil) : pizza, lasanhas, salgados, pasteis, coxinhas, torta alema… Pendant qu’on cuisine, elle me parle de sa vie, de ses rêves et je lui parle de la mienne. Son mari est alcoolique et elle me partage ses désirs d’être indépendante vis-à-vis de lui et de ses sautes d’humeur. On rigole tellement. Quand je suis là, je me sens bien, vraiment. J’ai toujours le coeur serré quand je rentre dans la zone sud (j’ai 4h de bus aller-retour pour y aller à chaque fois). Ce qui est marrant c’est que dans la favéla, tout le monde se connait donc ils sont venus à se demander qui j’étais : une petite blonde aux yeux bleus qui se balade dans les rues ça ne passe vraiment pas inaperçu. Les gens venaient dans le resto de Fatima pour me parler et y restaient parfois des heures juste pour papoter. Certains viennent pour m’apporter des gâteaux et du yaourt fait maison. Quand ils entrent dans le restaurant et que je suis là, ils semblent vraiment heureux de me voir. Ce ne sont ni des personnes de mon âge, ni de ma provenance sociale mais c’est avec ceux que je m’entends le mieux. Je les aime beaucoup. Ils sont tous choqués qu’une petite française de la Zone Sud vienne jusqu’à eux pour les aider à développer la favéla. Moi ça m’étonne qu’il n’y ait pas plus de personnes qui le fasse. Le projet de Fatima est incroyable car il permet de générer de l’argent « propre » dans une zone où l’argent de la drogue semble tout contrôlé. Je m’en suis rapidement rendue compte quand Fatima m’a indiquée qu’elle devrait payer 80 reais en plus tous les mois, elle m’a expliquée que la milice (souvent des anciens policiers qui veulent extorquer de l’argent aux habitants d’une zone) allait venir lui demander cette somme pour les protéger. Surprise, j’ai demandé une protection contre quoi ? Elle a rigolé, elle m’a répondu que c’était pour que la milice protège les habitants d’elle-même : en gros tu donnes de l’argent à la milice pour ne pas qu’elle s’en prenne à toi. Si tu donnes rien, elle va te menacer et te nuire physiquement. Pour moi ça n’a aucun sens, pour eux, c’est tout à fait normal. C’est également la milice qui dévie l’électricité des quartiers riches pour en donner accès aux habitants des favélas moyennant rémunération. Pareil pour internet. C’est vraiment spécial, c’est un autre monde. Quand j’aide Fatima à monter son business, je dois prendre en compte toutes ces choses qui me semblent venues d’une autre époque.

J’ai appris à faire des vraies coxinhas !

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Et tellement d’autres choses… 

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Ici, c’est Bérénice. Une des jeunes du projet qui encadre les plus jeunes. Elle a aussi le projet de vendre des turbans qu’elle coud elle même.

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En trainant dans cette favéla, j’ai découvert une femme encore plus incroyable : Déborah. Son rêve : donner les meilleurs chances d’avenir pour les enfants de la favéla. C’est une femme qui ne voulait pas avoir d’enfants car elle ne voulait pas qu’ils grandissent dans un tel contexte de violence et de pauvreté. Au final, elle a monté son entreprise de traiteur (c’est une cuisinière très talentueuse) pour financer son projet qui vise à aider les enfants du quartier. Avec l’argent récolté, elle organise des cours du soir, des cours de cuisine, a ouvert une bibliothèque, emmène les enfants à la piscine, au centre-ville… Il faut savoir que l’école publique ne propose que des demi-journées de cours, ce qui veut dire que l’autre partie de la journée, les jeunes trainent dans la rue et sont alors vulnérables vis-à-vis de l’influence des gangs. L’absence d’un enseignement à temps plein est l’une des causes du développement si important de la délinquance juvénile dans ces zones. Son projet est donc vraiment tout simplement merveilleux. J’y passe beaucoup de temps, je connais toutes les femmes du projet (car ce sont uniquement des femmes qui encadrent les enfants). Elles sont toutes très charismatiques et optimistes. L’autre jour, j’y ai passé la journée pour donner des cours de cuisine française à une quarantaine d’enfants. Je leur ai fait faire des bredeles (petits gâteaux de Noël alsacien pour ceux qui ne connaissent pas). Ils ont adoré ! Depuis, quand je les croise dans la rue, ils viennent toujours me parler, ils passent dans le resto de Fatima pour me voir. La semaine dernier un des petits gamins est venu me voir pour me montrer les nouveaux tongs qu’il avait acheté : des tongs avec le drapeau de la France. Ce sont vraiment tous des amours, tous très matures et débrouillards. Rien à voir avec les petits gamins français pourris gâtés et sur-protégés. J’aime vraiment y passer mes journées et je crois qu’ils m’apprécient aussi. Fatima passe son temps à me dire que Dieu m’a envoyée jusqu’à elle.

Déborah, c’est la femme au premier plan !

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A côté de tout ça, Fatima joue dans une pièce de théâtre qu’elle a elle-même écrite. C’est une troupe d’une dizaine d’acteurs qui viennent du quartier. Ils sont tous très très talentueux (vraiment). Le lundi soir, je reste jusqu’à 22h pour assister à leur répétition. La pièce est à mourir de rire. Je m’entends très bien avec toute la compagnie de théâtre, le mois dernier, j’ai organisé un gouter avec tout le monde où j’ai fait des crêpes salées et sucrées. Ils ont adoré.

Malheureusement, pour plein de raisons, l’affaire de Fatima ne marche pas trop pour l’instant. Surtout à cause du manque d’organisation et du fait qu’elle est souvent très fatiguée (elle travaille toute seule). Je l’aide comme je peux mais il faudrait que j’y sois tous les jours pour vraiment l’aider. Là je suis en voyage, je lui parle tous les jours. Elle me manque beaucoup, et je lui manque aussi. C’est assez drôle, quand on se balade dans la rue, les gens me demandent si je suis sa fille haha. En quelques mois, on a construit une relation super forte. Quand j’y pense, je n’aurai jamais imaginé devenir si proche d’une petite bonne femme de 60 ans venant d’une favéla. Ce genre de rencontres fait vraiment la beauté du Brésil.

Avec les femmes de l’association, on est également allé à un congrès à Rio dédié aux entrepreneurs pour présenter ce qu’on faisait. Parler devant autant de personnes en portugais c’était un vrai challenge, pour Fatima aussi. Mais j’étais très fière :).

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Parce que je voyage en ce moment, elle est 2 semaines en autonomie. Je la suis de loin via whatsapp. Je retourne la voir la semaine prochaine pour voir comment elle s’en est sortie et faire ses comptes. Après je repars pour deux mois, ça passera ou ça cassera. Mais je crois en elle, je pense réellement qu’elle peut s’en sortir. C’est juste que le début sans aucun capital, c’est compliqué. Il y a des jours où elle ne peut même pas faire de lasagnes car elle n’avait pas assez d’argent pour acheter de la viande.

On croise les doigts,

Marine. 

 

 

De la plage des quartiers riches au favéla de la zone Ouest

Il est maintenant temps de vous expliquer ce que j’ai fait pendant ces 2 mois d’absence. Je crois que j’ai rarement été aussi heureuse dans ma vie. Je me sens incroyablement bien dans cette ville, je suis très occupée, je voyage mais surtout je me sens utile !

Même si j’ai trop souvent tendance à l’oublier, je suis ici pour étudier. Pour valider la deuxième partie de mon semestre, j’ai eu deux devoirs sur table mais le plus gros de mon travail était la rédaction d’essai (et non pas de dissertation, dieu merci). Au cours du mois de novembre, j’en ai écris un sur la politique extérieure brésilienne pendant les mandats présidentiels de Lula mais également un sociologique sur l’église évangélique universelle. C’est un sujet que j’ai choisi avec Anne-Louise et sans doute le sujet le plus intéressant que j’ai traité dans ma vie. Le but était le suivant : passer un temps important dans un lieu pour observer et analyser les comportements des gens qui s’y rendent (un étude sur le terrain en soi, ce qui est difficilement imaginable en France). L‘Eglise évangélique est une branche de protestantisme très présente au Brésil. Un organisme de sondage brésilien estime que plus de 20% de la population brésilienne appartient à une église évangélique (car il en existe de nombreuses, proposant des ‘services’ très différents). De mon point de vue de française athée, j’assimile cette église à une secte. L’un des gars rencontrés dans la Chapada était évangélique et sa façon de vivre sa foie m’avait vraiment frappée car elle contrôlait tous les aspects de sa vie. Du coup, avec Anne-Louise, on a décidé de s’y intéresser pour notre essai.

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On s’est rendu dans une des églises pour assister à la messe du dimanche (sachant qu’il y a des réunions différentes tous les jours de la semaine, contrairement aux messes de France qui peinent à se dérouler une fois par semaine) : une église Universel qui est une branche assez extrême de l’évangélisme. Pour nous deux, c’était le choc. Il y aurait des millions de choses à dire mais je vais essayer de vous expliquer ce que j’y ai ressenti. Déjà, en entrant, tous les gens étaient debout, des bouteilles d’eau à la main qu’ils levaient au ciel, et priaient à haute voie. C’était très étrange mais aussi très intense. L’Eglise était très moderne, avec un système d’éclairage sophistiqué et une sono digne d’une salle de concert. Le Pasteur était en costume cravate et parlait à travers un micro. Il n’amenait vraiment pas les gens à réfléchir, il leur disait quoi faire mais surtout il a fait appel au don plusieurs fois. Rendez vous bien compte, certaines églises acceptent la carte bancaire pour les « dons ». Il y a énormément de gens qui viennent, qu’ils soient seuls ou avec leur famille et tout le monde est très actif. A un moment, tout le monde s’est mis à prier à haute voie, en pleurant et criant. Des personnes tombaient au sol de tristesse. Anne-Louise a du sortir à ce moment car c’était trop pour elle. Du début à la fin, j’avais l’impression d’être dans une cérémonie d’exorcisme : les gens criaient « SORS » tout en faisant un mouvement de bras comme s’il expulsait quelque chose de leur corps. A cause de tous ces rituels gestuels (qu’on ne faisait pas), on a vite été repérées, deux personnes de l’Eglise sont venues nous voir pour nous demander si l’on voulait rencontrer le Pasteur. Une croyante de notre âge (qui avait pleuré tout le long de la messe) nous y a accompagné. Le Pasteur nous a reçu de manière très froide et distante. On lui disait qu’on était curieuse limite qu’on voulait se convertir mais il répondait très vaguement. En quelques secondes, il a vu qu’on était pas les cibles idéales pour lui. Le plus frappant c’est qu’avec son costume et son gel dans les cheveux, j’avais plus l’impression que c’était un homme d’affaire (ce qu’il est en pratique). Il avait pas l’air de croire une seconde en ce qu’il racontait. Je crois que pour lui, on représentait une menace. J’ai appris par la suite que de nombreux journalistes infiltraient ces églises pour mieux les dénoncer. Il a du croire qu’on ne faisait partie. Avec Anne-Louise, on s’est rendue compte que l’assistance des églises évangéliques était composée en majorité de personnes de classes défavorisées (dans la favéla Babylonia, alors que le catholicisme est la religion la plus pratiquée au Brésil, il y a 18 églises évangéliques contre 1 catholique). Pour des gens qui n’ont que très peu de chances de voir leur vie s’améliorer, être croyant semble leur seule échappatoire. Je pense donc que l’église cible les gens vulnérables pour les convertir et ainsi avoir plus de fidèles mais aussi plus de dons. Tout est très bien rodé, on dirait presque qu’une entreprise. Ils ont une charte graphique bien précise, avec un logo omniprésent dans la ville, qui est présente sur toute les églises Universal. Ils utilisent remarquablement bien des techniques de marketing utilisées par de grandes marques. Vous l’aurez compris, ça n’a rien à voir avec nos églises françaises. Ca reste une expérience très enrichissante malgré le fait que je reste persuadée que ce genre d’église n’est rien d’autre que de la manipulation sur des personnes vulnérables.


A côté, fin novembre/début décembre, j’ai eu deux partiels mais franchement c’était plus des questions de lecture. J’étais un peu inquiète car c’est en portugais et parce que j’ai pas eu le temps (ou plutôt j’ai pas pris le temps de réviser). Pour la matière que je redoutais le plus, j’ai révisé à peine une soirée car j’avais passé ma semaine chez Fatima (sachant qu’on devait lire près de 300 pages en portugais). J’ai un peu abusé pour le coup. Mais le niveau étant relativement bas, je m’en suis bien sortie avec une des meilleures notes de la classe. Au final, j’ai validé largement toutes mes matières et là, je suis en vacances jusqu’à mars (soit 3 mois de vacances – c’est l’été ici). Je l’ai compris maintenant, mon année se fera peu devant mes cahiers.



Mais je vous rassure, malgré cela, je n’ai que très peu le temps de m’ennuyer. 

IMG_7822.JPGEncore et toujours, j’ai des amis qui viennent me voir sur Rio. Fin novembre, c’était le tour d’une amie brésilienne que j’avais rencontré en Argentine : Bruna. Elle est venue faire une formation de quelques jours en psychologie mais elle en a profité pour rester un peu plus avec des amies histoire de profiter de Rio. Du coup, j’ai passé pas mal de temps avec elle, j’ai fait visiter Rio à des Brésiliennes. Je les ai entre autres emmenées au Morro dos Dois Irmãos, voir l’une des vues les plus belles de Rio (que vous devez connaître à force!). Je me suis super bien entendues avec ses amies qui sont de la même ville qu’elle (Campo Grande), si bien que j’étais avec elles hier soir à Campo Grande (aujourd’hui, quand je vous écris, je suis à Campo Grande, à l’autre bout du Brésil, en vacances chez mes amies rencontrées en Argentine et ces filles qui sont venues à Rio mais je vous raconterai ça en temps voulu).

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Je fais également partie d’un des Rotaracts de Rio, c’est l’équivalent du Rotary mais pour les jeunes. Pour les gens qui me lisent et qui ne me connaissent pas trop, j’ai passé un an aux Etats-Unis grâce au Rotary il y a 6 ans. J’avais été extrêmement encadrée par des membres du Rotary là-bas, j’avais participé à de nombreuses réunions et congrès pour y IMG_7488.jpgprésenter la France mais aussi pour aider dans le cadre d’action humanitaire (pour aider Haiti entre autres). J’avais adoré. En rentrant en France, je n’avais jamais pris le temps de m’engager dans un des clubs locaux (aussi parce que les clubs sont beaucoup moins actifs en France). Je me suis donc dit que c’était le bon moment pour m’y remettre. Je fais partie d’un des clubs de Rio, avec une dizaine d’autres jeunes. Les actions se concentrent sur l’aide au favéla et sur la prévention (contre les excès de vitesse,…). Je les rencontre quasiment tous les jeudis soir pour organiser nos projets. Le mois dernier par exemple, on s’est rendu dans une des favelas de la zone sud, Babylonia, pour leur remettre des livres qu’on avait récolté. On a installé 4 frigos qui ne marchaient plus, on les a placé dans plusieurs endroits de la favéla, en les remplissant de livres. La plupart des livres sont destinés aux enfants pour qu’ils aient accès à la culture. Tout ce projet, c’est l’idée d’André, le président des habitants de la favéla. Ils nous a dit qu’il ne voulait pas d’argent mais de l’aide pour développer la favéla et donner un accès plus large à la culture pour les enfants du quartier. Quand on y est allé, il y avait un festival organisé pour promouvoir la culture (des centaines de livres en libre-service) mais aussi pour parler de la favéla et de son développement. Il y avait de très anciens habitants qui venaient sur scène pour parler de la favéla dans les premières années, en montrant des photos. C’était vraiment super intéressant. C’est les habitants qui ont tous construits : les maisons mais aussi les rues, les places,… Les habitants des favélas sont vraiment des gens extrêmement créatifs et talentueux : ils ont appris depuis jeunes à faire beaucoup avec quasiment rien. Après avoir passé la journée là bas à installer les frigos, ils m’ont invité à manger une feijoada (le plat brésilien par excellence fait de viande, de riz et d’haricots rouges). C’était vraiment vraiment cool !

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Marine. 

 

Morgane débarque à Rio !

Quelques jours après mon retour de Bahia, j’ai été très heureuse de recevoir Morgane pour quelques jours afin de lui faire découvrir ce pays que j’aime tant.

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J’ai refait encore une fois les classiques de Rio à savoir le Christ, le Pain de sucre, Lapa, le centre et tout le reste. Je pense que vous avez déjà assez entendu parler de tout ces endroits donc je vais me contenter de vous montrer les photos !

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On est allé à la fête d’anniversaire d’un de mes amis, dans un hôtel (le Pestana) qui donne une vue imprenable sur la plage de Copacabana la nuit. Ca vend du rêve !

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On est également allé prendre un brunch dans mon parque préféré, le Parque Lage. Définitivement un must pour toute personne de passage à Rio.

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Mais le mieux, c’est qu’on est allé à Buzios, une station balnéaire à quelques heures de Rio qui a été popularisée par Brigitte Bardot (d’ailleurs, il y a une statue d’elle bien moche au bord de la plage). On l’appelle elle Saint-Tropez du Brésil. On a loué un appartement non loin du centre de la ville. On a passé nos journées à manger, faire les magasins, manger encore, aller à la plage et manger encore hahah. En d’autres mots, le bonheur !

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Du maïs sur la plage, normal!

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La Brigitte à Buzios !

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Morgane a pu découvrir l’açai, un granité de baie sauvage typique du Brésil, accompagné de bananes et de granola.

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Et j’ai découvert les crêpes mexicaines, un crêpe dure en cône avec chocolat fondue et noix de coco râpée, un délice !

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Je ne me lasse vraiment pas de faire découvrir cette ville à mes amis (ou non d’ailleurs. Deux gars de Sciences Po sont venus le mois dernier et sans les connaître vraiment d’avant, je leur ai montré les endroits cachés de Rio. Ils ont kiffés et ça m’a vraiment fait plaisir). Mes parents et mon frère sont les prochains à venir !!

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Beijos gente,

Marine.